vendredi 28 novembre 2008

Jacques Paviot: Bruges, 1300-1500

Le nom de Bruges évoque l'image d'une ville mélancolique, silencieuse, endormie le long de ses canaux. Rien de tel pourtant à la fin du Moyen Age: Bruges a vécu une histoire de révoltes contre le pouvoir central, matées dans le sang, et qui causèrent finalement sa ruine.

Dès le 13e siècle, elle s'établit comme le grand centre commercial de l'Europe du Nord, où les Allemands, les Anglais, les Français, les Espagnols, les Portugais, les Italiens apportaient leurs marchandises: laine, blé, ambre, métaux, vin, soieries, cotonnades, épices et faisaient commerce de l'argent. Cela n'a été possible que par l'industrie des Brugeois regroupés en une corporation de métiers: drapiers, maçons, tailleurs, fabricants de chapelets, armuriers et hôteliers.

Bruges était aussi une ville de culture, de plaisirs et de spectacles. Des confréries religieuses aux guildes littéraires, des maisons de prostitution aux exécutions publiques et aux tournois... visite insolite et portrait historique de Bruges.

vendredi 21 novembre 2008

Bruno Latour: La fabrique du droit - Une ethnographie du Conseil d'Etat

Le recours aux liens juridiques prend chaque jour dans nos sociétés une importance grandissante. Il existe pourtant peu d'études empiriques sur la fabrique quotidienne du droit. Alors que la très grande technicité de la matière juridique réserve le droit aux juristes de profession, la sociologie croit souvent pouvoir s'en
débarrasser en l'expliquant par les rapports de forces qu'il ne ferait que dissimuler. La méthode ethnographique se trouve donc particulièrement bien ajustée à l'analyse du droit au quotidien. C'est toute l'originalité de cette étude ethnographique du Conseil
d'État que propose ici Bruno Latour. Il y porte une grande attention aux actes d'écriture, à la fabrication et à la manipulation des dossiers, aux interactions entre les membres, aux particularités du corps des conseillers d'État, mais surtout à la diversité des ressorts qui permettent de bien juger. L'aridité même du droit
administratif français aurait de quoi effaroucher le plus courageux des lecteurs : heureusement, par une grande qualité de style, l'auteur a su à la fois rendre compte de la technicité des jugements et renouer les nombreux liens entre le droit et cette société qui le nourrit et à laquelle il sert, en même temps, de garant. Après une série d'études sur les laboratoires scientifiques, les innovations techniques, le discours religieux, la parole politique,
Bruno Latour continue ici, avec le droit, son programme d'anthropologie systématique des formes contemporaines de véridiction.

mardi 18 novembre 2008

Antoine Garapon: Peut-on réparer l'histoire? Colonisation, esclavage, Shoah

Alors que rebondit le débat autour de la repentance et de la colonisation, les tribunaux civils sont de plus en plus sommés d'indemniser les "préjudices de l'histoire ". On savait, depuis Nuremberg, que la justice pénale internationale pouvait juger les dirigeants, mais voici que, à présent, le droit privé est convoqué pour solder les comptes de l'histoire: spoliations des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale, stérilisation de populations colonisées, occupation des terres des aborigènes, par exemple. Le mal dans l'histoire est-il un préjudice qu'on peut réparer? L'indemnisation financière peut-elle ouvrir la voie à une réconciliation? Les victimes y trouvent-elles vraiment la reconnaissance qu'elles cherchent? Ne s'agit-il pas là d'une marchandisation de la justice? Une enquête inédite sur une nouvelle façon de panser les plaies de l'histoire.

dimanche 16 novembre 2008

Jacob Baal-Teshuva: Chagall

"La profonde connaissance que Jacob Baal-Teshuva a de la vie et de l'oeuvre de Marc Chagall fait de cette monographie un ouvrage passionnant, complet et bien illustré. Je la recommande chaleureusement".
Elie Wiesel, Prix Nobel de la paix en 1986

"Il exste des dizaines de livres sur Marc Chagall, mais ce dernier ouvrage, écrit par un ami de l'artiste né à Jérusalem, les supplante tous. Superbement mis en page et imprimé, les centaines d'illustrations donnent l'une des meilleures présentations de Chagall jamais publiée".
Jérusalem Post

Robert Weinberg: Le Birobidjan 1928-1996 - L'histoire oubliée de l'"Etat juif" fondé par Staline

1934. Le gouvernement soviétique décide de créer de toutes pièces une région autonome juive et de l'implanter au Birobidjan, territoire extrême-oriental presque désert à près de 5000 kilomètres de Moscou. Désormais "patrie nationale des juifs", le Birobidjan représente l'une des réponses du Kremlin à l'irrésistible montée de l'émigration vers la Palestine.

Pourquoi une telle entreprise, avec quelle finalité et comment les dirigeants soviétiques ont-ils fait pour transplanter "à froid", mais avec l'accord des intéressés, une société et une culture juive? Dans quel contexte idéologique - entre sionisme et bundisme -, et sur quels enjeux - la terre, l'agriculture, la langue, l'autonomie - la communauté juive a-t-elle fondé son accord et son projet?

La tentative de créer artificiellement un "Etat juif" - qui a perduré jusqu'en 1996! - reste quasi oubliée et dans l'histoire soviétique et dans l'histoire juive. Ses principaux concurrents, les sionistes, ayant triomphé. Mais son échec reste fascinant à analyser.

Cette chronique, nourrie de témoignage et de très nombreuses photographies inédites, constitue un étonnant travail de mémoire.