Alors que rebondit le débat autour de la repentance et de la colonisation, les tribunaux civils sont de plus en plus sommés d'indemniser les "préjudices de l'histoire ". On savait, depuis Nuremberg, que la justice pénale internationale pouvait juger les dirigeants, mais voici que, à présent, le droit privé est convoqué pour solder les comptes de l'histoire: spoliations des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale, stérilisation de populations colonisées, occupation des terres des aborigènes, par exemple. Le mal dans l'histoire est-il un préjudice qu'on peut réparer? L'indemnisation financière peut-elle ouvrir la voie à une réconciliation? Les victimes y trouvent-elles vraiment la reconnaissance qu'elles cherchent? Ne s'agit-il pas là d'une marchandisation de la justice? Une enquête inédite sur une nouvelle façon de panser les plaies de l'histoire.