jeudi 28 mai 2009

Yslaire, Balac: Sambre / 1. Plus ne m'est rien...

Si la couleur de ce récit évoque Le rouge et le noir, l'atmosphère renvoie irrésistiblement aux Hauts de Hurlevents car, dans cette aventure, tout est romantique, palpitant, ténébreux et passionné.
"Plus ne m'est rien": le titre sonne comme un blason lugubre: celui d'une malédiction qui entraîne vers la folie. Vers l'affrontement amoureux qui détruira Bernard Sambre et la jeune Julie...
Une œuvre forte et violent qui réunit Balac, le scénariste mystérieux, et Yslaire, le créateur-poète de Bidouille et Violette.

lundi 25 mai 2009

Vilhelm Moberg: La saga des émigrants / 2. La traversée

Sur les quais de Karlshamn, la Charlotta s'apprête à appareiller. Karl Oskar est soucieux. Le navire censé assuré leur émigration vers les Etats-Unis d'Amérique est en bien piteux état. Quant à Robert, son rêve de grande aventure s'en trouve un peu ébréché. Même Kristina ne tarde pas à partager ces pensées.

Il fut un temps où la Charlotta était un noble navire de commerce et non un vulgaire transporteur d'émigrants, cette engeance qui s'entasse dans l'entrepont et n'a décidément jamais le pied marin. La vie à bord n'est que tourments: la promiscuité, la saleté, les poux, le scorbut et le mal de mer s'acharnent sur les passagers. Le capitaine Lorentz, vieux loup de mer aigri et solitaire, le sait bien, lui qui prévoit un boisseau de terre de Suède en vue de simuler des funérailles qui se termineront inéluctablement au fond de l'eau.

Après Au pays, La traversée est le récit d'un voyage qui ne devait durer que quelques semaines. Un voyage au bout de soi, une douloureuse épreuve dans la fabuleuse destinée de ces Emigrants.

dimanche 24 mai 2009

Chloé Delaume: Dans ma maison sous terre

C'est un cimetière. Où Chloé tente d'écrire un livre de vengeance, un livre qui pourrait tuer. Sa cible, c'est la grand-mère, femme dénuée d'empathie, qui lui a révélé par le biais d'une tierce personne un secret de famille. De ces secrets qui dévastent et ruinent l'identité. Apparaît Théophile, un personnage étrange, grand habitué des lieux. A ses côtés, Chloé va visiter les tombes, et entendre les morts un à un se confier. Chacun a son histoire, sa musique, sa chanson. Et sa leçon, peut-être. Qui pourrait être utile à la reconstruction de ce Moi saccagé.

Entrelaçant quête personnelle et voix des disparus, Dans ma maison sous terre est un roman qui interroge notre rapport à la mort, à la littérature et à la psychanalyse.

samedi 23 mai 2009

Jeanne Siaud-Facchin: Trop intelligent pour être heureux? L'adulte surdoué

Et si l'extrême intelligence créait une sensibilité exacerbée? Et si elle pouvait aussi fragiliser et parfois faire souffrir?

Être surdoué est une richesse. Mais c'est aussi une différence qui peut susciter un sentiment de décalage, une impression de ne jamais être vraiment à sa place.

Comment savoir si on est surdoué? Comment alors mieux réussir sa vie? Comment aller au bout de ses ressources?

Ce livre permet de mieux comprendre et de réapprivoiser sa personnalité. Pour se sentir mieux avec soi et avec les autres, pour se réaliser enfin.

jeudi 21 mai 2009

Elisabeth Badinter: Fausse route

Les stéréotypes d'antant, pudiquement appelés "nos repères", nous enfermaient mais nous rassuraient. Aujourd'hui, leur éclatement en trouble plus d'un. Bien des hommes y voient la raison de la chute de leur empire et le font payer aux femmes. Nombre d'entre elles sont tentées de répliquer par l'instauration d'un nouvel ordre moral qui suppose le rétablissement des frontières. C'est le piège où ne pas tomber sous peine d'y perdre notre liberté, de freiner la marche vers l'égalité et de renouer avec le séparatisme.

Cette tentation est celle du discours dominant qui se fait entendre depuis dix ou quinze ans. Contrairement à ses espérances, il est peu probable qu'il fasse progresser la condition des femmes. Il est même à craindre que leurs relations avec les hommes se détériorent. C'est ce qu'on appelle faire fausse route.

mercredi 20 mai 2009

Jacques Chevrier: La littérature africaine

Au moment où l'Europe découvre le jazz et l'art nègre, l'attribution du prix Goncourt à René Maran pour Batouala, en 1921, marque le coup d'envoi de la littérature africaine francophone.

Mais c'est sous la bannière de la revue l'Etudiant noir que se formule, autour de Léopold Sédar Senghor, Aimé Césaire et Léon-Gontran Damas, la revendication de la négritude, relayée par l'entrée de l'Afrique dans l'âge du roman.

A l'instar d'Ahmadou Kourouma, des romanciers entendent restaurer l'image d'un continent trop souvent méconnu.

Aujourd'hui, la nouvelle génération emmenée par Alain Mabanckou, Samy Tchak ou Fatou Diome nourrit une réflexion sur les identités métisses.

"Ajouter du monde au monde", contribuer à la vitalité littéraire et à l'interculturalité de la langue française, voilà le projet de cette anthologie, à découvrir absolument.

mardi 19 mai 2009

Pascal Ory: L'invention du bronzage - Essai d'une histoire culturelle

L'une des principales révolutions culturelles du XXe siècle n'a, jusqu'à présent, guère suscité l'intérêt des historiens: celle qui a conduit le canon de la beauté pigmentaire de l'ordre du marbre à celui du bronze.

Dans un essai historique vif, original et stimulant, Pascal Ory revient sur la délimitation historique du phénomène, caractéristique du tournant des années 1930. Il en propose, au-delà des réponses périphériques parfois avancées, qui vont du goût de Coco Chanel aux congés payés et offrent chacun leur intérêt, une approche plus structurelle.

La grille d'interprétation nécessite de faire converger vers cet objet tout à la fois le discours scientifique de l'héliothérapie, la nouvelle économie des cosmétiques, la politique de l'aventure coloniale, la culture de plein air, voire l'expression d'un nouvel homo-érotisme. La détermination essentielle reste, comme il se doit, de nature proprement culturelle, puisqu'elle combine stratégie sociale de distinction des élites et progrès général des valeurs hédonistes.

Camilla Läckberg: Le prédicateur

Dans les rochers proches de Fjällbacka, le petit port touristique suédois dont il était question dans La princesse des glaces, on découvre le cadavre d'une femme. L'affaire se complique quand apparaissent, plus profond au même endroit, deux squelettes de femmes...

L'inspecteur Patrik Hedström est chargé de l'enquête en cette période estivale où l'incident pourrait faire fuir les touristes et qui, canicule oblige, rend difficiles les dernières semaines de grossesse d'Erica Falck, sa compagne.

Lentement, le tableau se précise: les squelettes sont certainement ceux de deux jeunes femmes disparues vingt-quatre ans plus tôt. Revient ainsi en lumière la famille Hult, dont le patriarche, Ephraïm, magnétisait les foules accompagné de ses deux petits garçons, Gabriel et Johannes, dotés de pouvoirs de guérisseurs. Depuis cette époque et un étrange suicide, la famille est divisée en deux branches qui se haïssent.

Alors que Patrik assemble les morceaux du puzzle, on apprend que Jenny, une adolescente en vacances dans un camping, a disparu. La liste s'allonge...

Une nouvelle fois, Camilla Läckberg excelle à tisser son intrigue, manipulant son lecteur avec jubilation, entre informations finement distillées et plaisir de nous perdre en compagnie de ses personnages dans une atmosphère provinciale lourde de secrets.

lundi 18 mai 2009

Paul Verlaine: Les poètes maudits

C'est le premier livre en prose de l'auteur, dont la première version fut publiée en 1884. Verlaine a quarante ans, il est très peu connu, et l'ami Rimbaud a déserté la France et la poésie. Sa violence, plus célèbre que ses poèmes, devient fougue dans ce réquisitoire en faveur de ceux qui, comme lui, sont allés "Mordant au citron d'or de l'Idéal amer". Ce sont Tristan Corbière, Arthur Rimbaud (auquel il réserve la part du lion) et Stéphane Mallarmé. De larges citations ponctuent cet hommage enthousiaste, moins critique qu'amoureux, aux "Poètes absolus" au nombre desquels Verlaine se comptera plus tard.

L'ouvrage, qui a beaucoup fait pour la gloire de son auteur, est très tôt devenu un livre fétiche de l'histoire de la poésie. François Boddaert, dans une préface virtuose, évoque les raisons de son durable succès et dit allusivement sa passion pour les maudits, sans rien épargner au bonhomme Verlaine qui "ne veut surtout pas séparer la poésie du réel".

Aimé Césaire: Cahier d'un retour au pays natal

"Et nous sommes debout maintenant, mon pays et moi, les cheveux dans le vent, ma main petite maintenant dans son poing énorme et la force n'est pas en nous, mais au-dessus de nous, dans une voix qui vrille la nuit et l'audience comme la pénétrance d'une guêpe apocalyptique. Et la voix prononce que l'Europe nous a pendant des siècles gavés de mensonges et gonflés de pestilences,
car il n'est point vrai que l'oeuvre de l'homme est finie
que nous n'avons rien à faire au monde
que nous parasitons le monde
qu'il suffit que nous nous mettions au pas du monde
mais l'oeuvre de l'homme vient seulement de commencer et il reste à l'homme à conquérir toute interdiction immobilisée aux coins de sa ferveur
et aucune race ne possède le monopole de la beauté, de l'intelligence, de la force
et il est place pour tous au rendez-vous de la conquête et nous savons maintenant que le soleil tourne autour de notre terre éclairant la parcelle qu'a fixée notre volonté seule et que toute étoile chute de ciel en terre à notre commandement sans limite".

dimanche 17 mai 2009

Omar Khayyam: Les quatrains ou robaïyat

Tapis de prière
A la mosquée un jour je m'en vins, bon apôtre,
Certes pas pour prier, pour y subtiliser
Un tapis de prière... Et l'amour l'a usé,
Alors je suis venu pour en chercher un autre.

Pourquoi?
Au seuil de notre amour, ce n'était que tendresse.
Pourquoi m'avoir alors montré tant de douceur?
Et pourquoi maintenant, après tant de caresses,
Ton seul plaisir est-il de déchirer mon coeur?

Ne frappe personne
De ta sagesse, ami, que nul n'ait à souffrir,
Domine ta colère et sans cesse pardonne.
Pour la paix de ton coeur accepte sans gémir
Le destin qui te frappe, et ne frappe personne.


Les quatrains ou robaïyat d'Omar Khayyam ont une renommée universelle. Ils ont fait l'objet de maintes transcriptions plus ou moins libres au fil des siècles. Celle que nous propose ici Jean Rullier a voulu répondre au quatrain persan - quatre vers de treize pieds - par son équivalent le plus naturel, le quatrain français, mais avec des vers de douze pieds, c'est-à-dire des alexandrins. Quelques exceptions, ici et là, confirment la règle.

Par ailleurs, Jean Rullier s'est attaché à suivre avec rigueur les traductions littérales des orientalistes, en n'introduisant aucune idée nouvelle étrangère au quatrain d'origine.

Enfin, il a considéré comme essentiel de présenter ces 180 quatrains dans un ordre aussi logique que possible, correspondant, dans les grandes lignes, aux différentes époques de la vie de l'auteur. Les éditions précédentes les donnaient à lire plutôt dans le désordre ou regroupés par thèmes. Ces trois exigences font que cette nouvelle édition est sûrement la plus poétique et la plus agréable, tout en restant fidèle à la pensée de Khayyam.

Omar Khayyam, né en Perse en 1048, fut un des plus grands savants du Moyen-Age. Mathématicien, géomètre et astronome célèbre dans tout l'Orient, il fut aussi philosophe dans la lignée d'Avicenne. L'interdiction qui frappait ses écrits en Iran depuis 1979 vient d'être levée.

samedi 16 mai 2009

Philippe Beaussant: Héloïse

Etre née à la fin du 18e siècle, au temps où Jean-Jacques Rousseau régnait en maître sur les âmes sensibles; avoir été baptisée Héloïse pour mieux ressembler à une héroïne de roman; être amoureuse d'un garçon nommé Jean-Jacques pour la même raison; vivre avec lui dans l'illusion d'un monde doux, bon, beau, philosophique et pastoral, qu'est-ce que cela donne en Messidor an II?

Antonio Tabucchi: Nocturne indien

De Bombay à Goa dans les bas-fonds de l'Inde, "nocturne dans lequel on cherche une ombre" selon le mot de l'auteur. Un cauchemar ténébreux qui a inspiré le film d'Alain Corneau et obtenu le prix Médicis étranger en 1984.

"Ce livre n'est pas seulement une insomnie, c'est aussi un voyage. L'insomnie appartient à qui a écrit le livre, le voyage à qui l'a fait. Toutefois, étant donné que j'ai moi-même parcouru les lieux qu'a parcourus le héros de cette histoire, il m'a paru opportun d'en fournir un bref index. Je ne sais pas bien ce qui a contribué à faire naître cette idée: l'illusion, peut-être, qu'un répertoire topographique, avec la force que possède le réel, pourrait éclairer ce Nocturne dans lequel on cherche une Ombre; ou bien la conjecture déraisonnable qu'un quelconque amateur de parcours illogiques pourrait, un jour, l'utiliser comme guide".

Brigitte Mitchell: Campagne anglaise, une symphonie pastorale

Green. Le vert et l'innocence. Comme ces prairies immenses tachetées de moutons multiples, ces abbayes en ruine dans des vallons discrets ou les parcs silencieux des demeures patriciennes. Vert du paysage, symbole d'une innocence et d'un paradis perdu. Un goût d'enfance.

Une saveur de mystère aussi car de ce calme apparent des choses émergent l'empreinte de rites et de croyances antiques ou les vestiges de forces occultes. Etranges mises en scène de châteaux et de landes pour toutes les Agatha Christie du monde. La mort rôde dans les jardins anglais.

Tout ici sollicite l'imaginaire.

Country houses et cottages, pubs et cimetières, routes étroites et murets gris... le petit monde de DH Lawrence, George Eliot, Emily Brontë, Thomas Hardy, Tolkien se met en place avec toutes ses créatures humaines, leurs complots et secrets, et leurs inévitables compagnons du monde animal mythifiés par Beatrix Potter et Kenneth Grahame.

Tout ici respire la tradition et la civilité.

jeudi 14 mai 2009

Chantal Horellou-Lafarge, Monique Segré: Sociologie de la lecture

L'écrit s'impose désormais dans tous les secteurs de la vie sociale, et la lecture est devenue une activité quotidienne pratiquée par presque tous les Français. La lecture longtemps restée élististe ne serait-elle plus, du fait de sa généralisation, une pratique de "distinction"? Serait-elle devenue une banale activité de consommation culturelle soumise aux lois du marché? Quel est son avenir face aux nouvelles techniques de communication?

La pratique de la lecture n'est pas homogène, elle prend de multiples formes adaptées à la diversité et à la multiplicité des textes. Les manières de lire, les conditions et les contenus de la lecture se différencient selon les publics.

Après avoir retracé l'évolution des techniques de fabrication et de diffusion de l'écrit, l'expansion progressive mais contrôlée de la capacité à lire de l'ensemble des groupes sociaux, cet ouvrage s'attache à cerner les différents contours et significations de cette pratique culturelle "pas comme les autres" qu'est la lecture, à identifier la diversité sociale des usages de l'écrit et ses modes d'appropriation.

mercredi 6 mai 2009

Pierre Bayard: Comment parler des livres que l'on n'a pas lus?


L'étude des différentes manières de ne pas lire un livre, des situations délicates où l'on se retrouve quand il faut en parler et des moyens à mettre en oeuvre pour se sortir d'affaire montre que, contrairement aux idées reçues, il est tout à fait possible d'avoir un échange passionnant à propos d'un livre que l'on n'a pas lu, y compris, et peut-être surtout, avec quelqu'un qui ne l'a pas lu non plus.

Delphine Costa: Les fictions juridiques en droit administratif

Si les fictions juridiques ont fait l'objet d'abondantes études en droit privé, cela a rarement été le cas en droit public. La présence et l'utilité de cette technique méritent pourtant d'être recherchées en droit administratif. Que l'on s'attache à définir la fiction juridique à l'intérieur ou à l'extérieur de la réalité juridique, son examen permet d'en isoler des éléments uniformes de définition. Bien qu'elle ne présente pas les mêmes caractères de ces deux points de vue - précaire dans le premier cas, elle est pérenne dans le second, la fiction trouve néanmoins, dans sa double dimension, sa source dans le droit constitutionnel et administratif écrit ou non. L'étude conduit à distinguer ses fonctions pragmatique et dogmatique. La fiction permet, d'un côté, d'appliquer efficacement le droit administratif en l'adaptant, en le simplifiant et en le rationalisant. D'un autre côté - plus spécifique, elle assure la justification et la systématisation dogmatique de l'autonomie juridique et juridictionnelle de ce même droit. A une redéfinition de la fiction juridique s'ajoute donc une lecture fictionnelle du droit administratif.

mardi 5 mai 2009

Alain Mabanckou: Black bazar


Le héros de Black bazar est un dandy africain de notre temps, amoureux des cols italiens et des chaussures Weston, qui découvre sa vocation d'écrivain au détour d'un chagrin d'amour. Naviguant entre complainte et dérision, il brosse avec truculence un tableau sans concession de la folie du monde qui l'entoure. Tour à tour burlesque et pathétique, son récit va prêter sa voix à toute une galerie de personnage étonnants, illustrant chacun à leur manière la misère et la grandeur de la condition humaine. Un roman à la verve endiablée, tournant le dos aux convenances et aux idées reçues, par l'une des voix majeures de la littérature francophone actuelle.

vendredi 1 mai 2009

Charles Burns: Black Hole


Dans une petite ville américaine, une étrange maladie fait son apparition. Ce mal n'affectant que les adolescents, il est vite baptisé "la peste ado" ou "la crève". Les symptômes en sont aussi variés qu'imprévisibles et prvoquent parfois d'ignobles mutations... Certains malades s'en tirent plutôt à bon compte - quelques bosses ou une vilaine éruption cutanée - tandis que d'autres deviennent de vrais monstres, ou encore voient de nouveaux membres pousser sur leur corps. Rapidement, les pestiférés s'isolent et tentent de vivre avec cette maladie venue de nulle part.

Camilla Läckberg: La princesse des glaces

Erica Falck, trente-cinq ans, auteur de biographies installée dans une petite ville paisible de la côte ouest suédoise, découvre le cadavre aux poignets tailladés d'une amie d'enfance, Alexandra Wijkner, nue dans une baignoire d'eau gelée. Impliquée malgré elle dans l'enquête (à moins qu'une certaine tendance naturelle à fouiller la vie des autres ne soit ici à l'oeuvre), Erica se convainc très vite qu'il ne s'agit pas d'un suicide. Sur ce point - et sur beaucoup d'autres - l'inspecteur Patrik Hedström, amoureux transi, la rejoint.

A la conquête de la vérité, stimulée par un amour naissant, Erica, enquêtrice au foyer façon Desperate Housewives, plonge dans les strates d'une petite société provinciale qu'elle croyait bien connaître et découvre ses secrets, d'autant plus sombres que sera bientôt trouvé le corps d'un peintre clochard - autre mise en scène de suicide.

Au-delà d'une maîtrise évidente des règles de l'enquête et de ses rebondissements, Camilla Läckberg sait à merveille croquer des personnages complexes et - tout à fait dans la ligne de créateurs comme Simenon ou Chabrol - disséquer une petite communauté dont la surface tranquille cache des eaux bien plus troubles qu'on ne le pense.