jeudi 29 janvier 2009

Juliette Morillot: La Corée - Chamanes, montagnes et gratte-ciel

Aux confins de la Mandchourie, prise en tenaille par ses deux puissants voisins la Chine et le Japon, la Corée n'a guère connu de répit au cours des siècles. Invasions, guerres, elle demeura longtemps terra incognita préférant fermer ses frontières plutôt que de risquer de nouveaux conflits. Après avoir reconstruit spectaculairement son économie au lendemain de la guerre, la Corée a su aussi se débarrasser du démon des dictatures militaires et entrer dans une ère de démocratie. Mais à l'aube du XXIe siècle, l'ancien Royaume Ermite, devenu l'un des dragons les plus puissants de l'Asie, doit affronter une terrible débâcle économique. Quel avenir pour cette Corée ébranlée dont une épée de Damoclès menace la stabilité? Au Nord, de l'autre côté du 38e parallèle, survit tant bien que mal la Corée de Kim Jong-Il, l'un des derniers bastions du communisme. Un pays fermé, affamé, surarmé. A la rencontre d'hommes et de femmes au tempérament fougueux, passionné, et terriblement orgueilleux. Rencontres au quotidien, derrière les murs, au cœur des villes, dans les montagnes. Chercheurs de ginseng ou courtisanes, moines ou ouvriers. Une nation dont l'Occident ignore tout ou presque, pleine de contrastes alliant une tradition chamanique venue du fin fond de la Sibérie à une stricte structure sociale basée sur le confucianisme. Une nation entre yin et yang.

mercredi 21 janvier 2009

Yves Déloye, Olivier Ihl: L'acte de vote

Ce livre se veut une invitation à redécouvrir les savoirs et les pratiques qui façonnent notre expérience du vote. N'en déplaise aux commentateurs de nos soirées électorales, l'élection n'est pas seulement le moyen de faire valoir une opinion, c'est aussi un rituel social, une mise en scène codifiée en fonction de multiples enjeux.

Bulletin, scanner optique, carte électorale, urne,machine à voter : notre rapport aux instruments de la vie électorale se métamorphose. De nouvelles interrogations sur la façon d’élire et de se faire élire émergent, et l'histoire matérielle de la démocratie représentative ouvre à la réflexion de stimulantes pistes.

Cet ouvrage de synthèse sur la dimension matérielle et socio-historique des opérations électorales rassemble les résultats de plusieurs enquêtes menées depuis une quinzaine d’années. Une histoire qui révèle les défis de l'acte de vote, entre technique et politique, mises en scène et mobilisation, archaïsme et modernité.

lundi 19 janvier 2009

Yves Michaud: Critères esthétiques et jugement de goût

La situation contemporaine de l'art semble signifier la fin de tout critère esthétique et l'ère du "n'importe quoi". A rebours de ce constat désenchanté ou cynique, Yves Michaud revient sur la définition de critères esthétiques pour montrer qu'on peut penser leur diversité et leur pluralité sans tomber dans un pur relativisme. En effet, nous apprécions les oeuvres d'art en fonction de critères distincts, les uns techniques, les autres en rapport avec la thématique représentée, d'autres encore en fonction de références internes à l'histoire de l'art. Mais cette variété peut être explicitée et discutée.

Nourrissant sa réflexion d'une fréquentation assidue du scepticisme de Hume, l'auteur retrouve l'esthétique du XVIIIe siècle pour donner un sens nouveau à la question du goût.

Un ouvrage concis qui propose, avec une clarté rare, des clés pour la compréhension de la modernité et de la postmodernité.

jeudi 15 janvier 2009

Poppy Z. Brite: Âmes perdues

A quinze ans, Nothing, adolescent rebelle et mal dans sa peau, s'enfuit de chez ses parents. Sa route croise celle des Lost Souls, créatures étranges, vêtues de noir, qui boivent une liqueur au goût de sang. Insatiables, sensuels, sauvages, ce sont des prédateurs sans loi qui n'obéissent qu'à leurs instincts. Avec Molochai, Twig et Zillah, Nothing part en quête d'amour, de sexe et de violence au son de longs riffs lancinants dans les boîtes punk de La Nouvelle-Orléans et découvre la vérité sur ses origines...

Poppy Z. Brite nous entraîne dans un univers noir où les vampires profitnent de leur immortalité pour s'adonner à toutes les perversions et braver tous les interdits de la société puritaine américaine.

mardi 13 janvier 2009

Stephen King: Simetierre

Louis Creed, un jeune médecin de Chicago, vient s'installer avec sa famille à Ludlow, petite bourgade du Maine. Leur voisin, le vieux Jud Crandall, les emmène visiter le pittoresque "simetierre" où des générations d'enfants ont enterré leurs animaux familiers. Mais, au-delà de ce "simetierre", tout au fond de la forêt, se trouvent les terres sacrées des Indiens, lieu interdit qui séduit pourtant par ses monstrueuses promesses. Un drame atroce va bientôt déchirer l'existence des Creed, et l'on se trouve happé dans un suspense cauchemardesque... Simetierre, classé au premier rang des best-sellers mondiaux, avant Ça ou Misery, a été adapté au cinéma par Stephen King lui-même et réalisé par Mary Lambert.

lundi 12 janvier 2009

Philippe Braud: Petit traité des émotions, sentiments et passions politiques

La politique ce sont des idées, répètent les gens sérieux. Sans aucun doute! Mais ce sont aussi des ambitions rivales, des solidarités actives, des haines tenaces. D'austères philosophes du politique se sont intéressés de près à ces passions et les plus grands hommes d'État ont toujours été, à leur manière, de fins psychologues. Ce n'est donc pas rabaisser la politique que de souligner le rôle qu'y jouent les sentiments et les ressentiments. On ne peut en comprendre les complexités si l'on ignore ce que signifie l'amour du pouvoir chez les gouvernants, si l'on sous-estime la place de la peur ou du désir d'illusions, dans les attentes des gouvernés. A travers une série d'entrées enrichies de citations d'auteurs, profondes ou piquantes, et de courts exemples empruntés à l'histoire et à l'actualité la plus récente, ce petit "traité" démontre à l'envi qu'au pays de Descartes, la raison n'est jamais affranchie de l'émotion.

samedi 3 janvier 2009

Fernando Pessoa: Le livre de l'intranquillité

Après le succès considérable de la première édition (parue en deux volumes en 1988 et 1992) voici aujourd'hui une nouvelle édition du Livre de l'intranquillité. Entièrement refondue, revue et corrigée, cette nouvelle publication bénéficie en effet des modifications importantes apportées par le chercheur Richard Zenith lors de la dernière édition portugaise, parue tout récemment ; celle-ci rectifie les nombreuses erreurs de lecture de l'édition portugaise originale qui transparaissaient naturellement dans l'édition française ; elle comporte en outre de nombreux inédits retrouvés depuis la première publication au Portugal, en 1982.
Par ailleurs, l'ordre des textes adopté ici diffère entièrement de l'ordre retenu dans la première édition, pour suivre celui de l'édition de Richard Zenith : cette organisation du volume est moins thématique, mais plus dynamique et plus fidèle, dans la mesure du possible, à la chronologie des divers fragments.
Enfin, la traduction proprement dite a fait l'objet d'une révision approfondie par la traductrice elle-même, qui s'est efforcée de rendre avec le maximum de transparence, la force poétique et dramatique du texte.

vendredi 2 janvier 2009

Rachel Cusk: Arlington Park

Les femmes d’Arlington Park – une banlieue résidentielle en Angleterre – ont tout pour être heureuses. En apparence.

Car il n’en est rien. Derrière ces vies tirées au cordeau, frustrations, jalousies, déceptions règnent sans partage.

Juliet Randall, Maisie Carrington, Amanda Clapp, Solly Keir-Leigh : chacune a le sentiment d’être passée à côté de sa vie. Chacune tente de se révolter, de résister à la banalité, au passage du temps qui émousse le désir, fane la beauté et affaiblit les êtres.

Fille spirituelle de Virginia Woolf et de Nathalie Sarraute, Rachel Cusk raconte vingt-quatre heures de la vie de ces femmes. On entre dans leur cuisine, on les suit au supermarché, dans une cabine d’essayage. On pénètre aussi dans leur conscience et leurs pensées.

Arlington Park dynamite les clichés sur la famille, le couple, la maternité, avec une lucidité dévastatrice. C’est un champ de bataille que Rachel Cusk nous montre, un monde « barbare jusqu’à la moelle ».