lundi 9 mars 2009

Jean-Michel Sallmann: Les sorcières, fiancées de Satan

Vers le milieu du 15e siècle, l'Occident s'embrase. Un incendie monstrueux, en forme d'épidémie. On brûle des hommes, mais surtout des femmes. Les sorcières sont les fiancées du Diable. La rumeur le dit, les juges civils et religieux le prouvent. Elles vont au sabbat, jettent des sorts, sèment la maladie et la mort. Pendant deux siècles, des milliers de sorcières sont traquées, dénoncées, mises à la question, avant d'être livrées aux flammes. Il faudra attendre l'extrême fin du 17e siècle pour que des voix se fassent entendre qui crient raison et que peu à peu s'éteignent les derniers bûchers. Au-delà du mythe, Jean-Michel Sallmann analyse en historien le mode de représentation que fut la sorcellerie, des premiers procès aux figures qui peuplèrent l'imaginaire romantique.

samedi 7 mars 2009

Aragon: Le crève-coeur - Le nouveau crève-coeur

Pierres

Pierres de jour pierres de nuit
Pierres qui tombent dans les puits
Pierres des eaux pierres des morts
Pierres pour qu'on se remémore
Pierres sans coeur pierres qui tuent
Pierres aveugles des statues
Pierres des murs pierres des mers
Pierres devant le victimaire
Pierres sur qui l'amant écrit
Faites pour les idolâtries
Pierres d'église ou de théâtre
Bornes des champs dalles de l'âtre
Pierres sans rime ni raison
Pierres muettes des maisons
Traces d'époques incertaines
Margelles noires des fontaines
Pierres qui s'usent aux genoux
Les pierres n'ont peur que de nous

Rosa Luxemburg: La révolution russe


1917. Emprisonnée, Rosa Luxemburg étudie le déroulement de la Révolution russe et en tire les leçons. Son enthousiasme et son adhésion au bolchévisme ne sont pas exempts de critiques, notamment en ce qui concerne l'autoritarisme du régime mis en place par Lénine.

"La liberté seulement pour les partisans du gouvernement, pour les membres d'un parti, aussi nombreux soient-ils, ce n'est pas la liberté. La liberté, c'est toujours la liberté de celui qui pense autrement. Non pas par fanatisme de la justice, mais parce que tout ce qu'il y a d'instructif, de salutaire et de purifiant dans la liberté politique tient à cela et perd de son efficacité quand la liberté devient un privilège".

Louis-Philippe Dalembert: Vodou! Un tambour pour les anges

Trois regards nous parlent du vodou, longtemps enfermé dans le carcan des stéréotypes de l’homme blanc.
Louis-Philippe Dalembert choisit la littérature pour nous dire en une fascinante nouvelle les mots et les choses du vodou, son regard d’enfant tenu à l’écart de ces rites et pourtant subjugué par eux. Les arcanes de son récit, sa langue, précipité délicieux de gouaille parisienne et d’argot créole, font de ce récit d’initiation le lieu d’une autre initiation : la nôtre.
David Damoison nous convie à la force d’images, saturées de matière et d’esprit et comme devant rester muettes. Soixante-dix photographies, autant d’images mentales et de spiritualités en acte.
Laënnec Hurbon, enfin, apporte son savoir d’anthropologue et retrace la généalogie du vodou, comme mémoire de la Traite et de l’esclavage, mais aussi comme source de l’identité individuelle et collective en Haïti.
Trois regards autonomes et qui se complètent pourtant, nous laisse fascinés de beauté et exsangues d’émotions.

vendredi 6 mars 2009

Fredric Brown: Martiens, go home!


Enfermé dans une cabane en plein désert, Luke Devereaux, auteur de science-fiction en mal d'inspiration, invoque désespérément sa muse - de toute évidence retenue ailleurs - quand soudain... on frappe à la porte. Et un petit homme vert, goguenard, apostrophe Luke d'un désinvolte "Salut Toto!".

Un milliard de Martiens, hâbleurs, exaspérants, mal embouchés, d'une familiarité répugnante, révélant tous les secrets, clamant partout la vérité, viennent d'envahir la Terre. Mais comment s'en débarasser?

jeudi 5 mars 2009

Patrick Modiano: Dans le café de la jeunesse perdue

"Encore aujourd'hui, il m'arrive d'entendre, le soir, une voix qui m'appelle par mon prénom, dans la rue. Une voix rauque. Elle traîne un peu sur les syllabes et je la reconnais tout de suite: la voix de Louki. Je me retourne, mais il n'y a personne. Pas seulement le soir, mais au creux de ces après-midi d'été où vous ne savez plus très bien en quelle année vous êtes. Tout va recommencer comme avant. Les mêmes jours, les mêmes nuits, les mêmes lieux, les mêmes rencontres. L'Eternel Retour".

mardi 3 mars 2009

Robert Brasillach: Poèmes de Fresnes

En 1944, Robert Brasillach, arrêté et emprisonné à Fresnes, est condamné à mort pour ses écrits dans Je suis partout. Ne se faisant aucune illusion sur le résultat des recours déposés par son avocat ou de la demande en grâce signée par les plus grands écrivains français et adressée au général De Gaulle, il attendait son exécution dans sa cellule. Les Poèmes de Fresnes ont été écrits dans cette prison alors que l'auteur n'avait ni stylo ni papier. Il avait réussi à se procurer une plume qu'il cachait dans une pipe et du papier qu'il arrachait d'un carnet. C'est par son avocat que ces poèmes sont sortis de Fresnes.