Folklore et Révolution nationale entretiennent un rapport étroit pendant le gouvernement de Vichy. Le folklore touche l’instruction, la jeunesse, l’agriculture, l’équipement, la propagande… légitimé en cela par la science ethnologique. Son concept, étroitement imbriqué à celui du régionalisme, en appelle au système de représentation de tout un peuple et incite la société à rechercher son identité culturelle dans un espace clos où langues, savoir-faire, habitats, fêtes, arts populaires… en deviennent les signes majeurs.
La communauté ethnique reconnue ici est le paysan et son corollaire l’artisan. L’affirmation d’une appartenance s’accompagne d’un programme de retour aux traditions, aux ancêtres, à la communauté, à travers la pureté de la race, et fait du folklore, par glissements successifs du jeu à la science, de la science à la reconstruction du visage de la France, un modèle normatif, partie intégrante de l’idéologie vichyssoise. Le folklore comme forme et sens de la Révolution nationale livre, à travers ses apologies renouvelées du terroir, le racisme de l’ordre nouveau et la paix sociale, fondements de sa durée.