Il raconte dans Black Boy sa découverte de la vie dans un climat de terreur: les évènements tragiques dont sa famille et ses amis sont les victimes lui inspirent un étonnement qui devient vite une prise de conscience du racisme contre les Noirs. L'accès à la richesse et à une vie seulement décente est interdit aux Noirs, qui sont condamnés à la résignation ou à une soumission sournoise pour survivre. Richard, enfant, se refuse à comprendre et à admettre. A quatorze ans, il écrit une longue nouvelle toute secouée d'indignation, aussitôt publiée par un journal local. Nouvelle stupeur: sa famille d'un puritanisme stérilisant et ses amis s'écartent de lui; il a osé exprimer ce qui ne doit jamais être révélé au grand jour: la révolte des Noirs. Richard souffre d'une solitude qui n'a d'égale que sa faim. Il part dans le Nord chercher du travail et s'installe à Chicago dans un quartier sordide.
Son premier roman, Native Son, paru en 1940, lui confère une renommée immédiate. Black Boy (1945) confirme son talent et sa réputation. Pour la première fois un grand romancier parle de ses frères et attire sur eux l'attention des intellectuels et du public.
La nostalgie, le réalisme savoureux, une angoisse communicative le font comparer à Dostoïevski. Malgré son succès, Richard Wright quitte son pays et s'installe à Paris, sur la Rive Gauche. Il est accueilli par Sartre et le groupe des Temps modernes. Son troisième grand roman, The Outsider, paraît en 1953. De nouvelles tendances se font jour, influencées par les idées en cours. Wright est déchiré entre son pays natal qui l'a marqué de façon indélébile et l'Europe dont la découverte le fascine.
Il publie de nouveaux ouvrages, des reportages de voyages en Afrique, en Indonésie et en Espagne. Après sa mort, survenue en 1960, on publie un roman de jeunesse situé à Chicago et un recueil de nouvelles.
Richard Wright a ouvert la voie aux écrivains de couleur. Ses successeurs se nomment James Baldwin, LeRoi Jones, Chester Himes.