A travers la peinture et le théâtre, Georges Banu explore ici toutes les facettes d'un espace et d'un temps qui constituent un monde instable et envoûtant: la nuit.
Au début du 19e siècle, les peintres, suivant la vague romantique, représentèrent de nombreuses scènes et paysages nocturnes. Ils peignirent la nuit. Ce n'est pas tellement la nuit elle-même que saisirent les peintres, mais ce qu'elle contient, l'impact qu'elle a sur les êtres: ils peignirent l'état de nuit, qui donne la capacité de tolérer les incertitudes, les mystères et les doutes.
La nuit est peuplée, bruissante, étrange. Elle peut être dangereuse tout autant que rassurante.
Séductrice et mondaine, profonde et mystérieuse, claire et impitoyable, terrifiante ou bien veloutée et paisible, universelle ou absolument individualiste, païenne ou sacrée, la nuit est un vaste champ d'investigation de la vie, du rêve, de la pensée et de la recherche de soi.
L'être plongé dans la nuit s'éloigne des certitudes. Il repousse jusqu'à l'informel les limites du visible; il se fond dans l'immensité, dans l'éternité des formes effacées par la nuit. S'enfoncer dans la nuit équivaut à s'abstraire des contraintes de l'apparence et de l'ordre social.
En offrant le temps de la réflexion, la nuit favorise l'introspection; en abolissant les limites, elle permet l'évasion. Les sentiments s'y déploient à l'abri des jugements.
Des foules en liesse s'y retrouvent lors de fêtes rutilantes, des fuyards s'y réfugient, des êtres s'y complaisent dans une rêverie solitaire, d'autres y apaisent leurs tourments, y engloutissent leur détresse ou attendent avec appréhension qu'en ressurgissent leurs démons.
C'est de nuit que se font les arrestations et que l'on ourdit les complots. La nuit est le moment de prédilection des attaques par surprise. La nuit est le moment propice par excellence.
Qu'elle soit symbolique de la perdition des âmes et des corps ou d'un désir de dépassement du monde matériel, la nuit est intimement liée à la part obscure de l'être, à ses racines et à ses aspirations les plus secrètes. Elle est tout à la fois la fin et le commencement.
L'état de nuit est une humeur qui imprègne les œuvres de peinture mais aussi le théâtre. Ainsi, après la peinture, l'auteur nous entraîne-t-il dans l'histoire de la nuit sur scène et autour de la scène.
Brillamment illustré de nombreuses peintures rarement reproduites jusqu'ici - de Spilliaert, Munch, Friedrich, Redon, Radziwill, Turner, Courbet, Jansson, Sohlberg, Millet etc, et de superbes photos de scènes de théâtre, cet ouvrage nous entraîne avec bonheur à travers les aspects les plus changeants de la vie nocturne.
Au début du 19e siècle, les peintres, suivant la vague romantique, représentèrent de nombreuses scènes et paysages nocturnes. Ils peignirent la nuit. Ce n'est pas tellement la nuit elle-même que saisirent les peintres, mais ce qu'elle contient, l'impact qu'elle a sur les êtres: ils peignirent l'état de nuit, qui donne la capacité de tolérer les incertitudes, les mystères et les doutes.
La nuit est peuplée, bruissante, étrange. Elle peut être dangereuse tout autant que rassurante.
Séductrice et mondaine, profonde et mystérieuse, claire et impitoyable, terrifiante ou bien veloutée et paisible, universelle ou absolument individualiste, païenne ou sacrée, la nuit est un vaste champ d'investigation de la vie, du rêve, de la pensée et de la recherche de soi.
L'être plongé dans la nuit s'éloigne des certitudes. Il repousse jusqu'à l'informel les limites du visible; il se fond dans l'immensité, dans l'éternité des formes effacées par la nuit. S'enfoncer dans la nuit équivaut à s'abstraire des contraintes de l'apparence et de l'ordre social.
En offrant le temps de la réflexion, la nuit favorise l'introspection; en abolissant les limites, elle permet l'évasion. Les sentiments s'y déploient à l'abri des jugements.
Des foules en liesse s'y retrouvent lors de fêtes rutilantes, des fuyards s'y réfugient, des êtres s'y complaisent dans une rêverie solitaire, d'autres y apaisent leurs tourments, y engloutissent leur détresse ou attendent avec appréhension qu'en ressurgissent leurs démons.
C'est de nuit que se font les arrestations et que l'on ourdit les complots. La nuit est le moment de prédilection des attaques par surprise. La nuit est le moment propice par excellence.
Qu'elle soit symbolique de la perdition des âmes et des corps ou d'un désir de dépassement du monde matériel, la nuit est intimement liée à la part obscure de l'être, à ses racines et à ses aspirations les plus secrètes. Elle est tout à la fois la fin et le commencement.
L'état de nuit est une humeur qui imprègne les œuvres de peinture mais aussi le théâtre. Ainsi, après la peinture, l'auteur nous entraîne-t-il dans l'histoire de la nuit sur scène et autour de la scène.
Brillamment illustré de nombreuses peintures rarement reproduites jusqu'ici - de Spilliaert, Munch, Friedrich, Redon, Radziwill, Turner, Courbet, Jansson, Sohlberg, Millet etc, et de superbes photos de scènes de théâtre, cet ouvrage nous entraîne avec bonheur à travers les aspects les plus changeants de la vie nocturne.