"On aurait dit que leurs mères avaient soigné toutes ces jeunes filles comme des fleurs en pot jusqu'au moment où leurs joues seraient assez pleines, leurs lèvres assez brillantes ; petits rires et chuchotements aboutissaient à cette grande décision : le mariage".
Mais il s'agit presque toujours d'une union arrangée où l'amour ne joue aucun rôle. Possessive, autoritaire, étouffante, la famille indienne se révèle ici un univers de violence, de cruauté et d'angoisse. Ravissante et intelligente, Anamika doit accepter le mari qu'on lui impose et qui sera son bourreau. Uma, laide, sotte et donc impossible à marier, est condamnée à devenir la vieille fille au service de tous. Quant à Arun, le fils, le préféré, celui a qui tout est dû, il se heurtera, aux États-Unis où il croyait pouvoir respirer un air de liberté, à d'autres contraintes...
Dur, lourd de sensualité inexprimée, Le jeûne et le festin est peut-être le plus beau livre d'Anita Desai.